Nous sommes dans un monde de déplacements. Il est commun, courant de prendre l’avion, le bus, le train plusieurs fois par an, de circuler, l’immobilité en est presque suspecte. Nous bougeons d’une ville à l’autre, de pays en pays, de mer en mer, de choses à découvrir à celles à voir. Nous collectionnons les images, les films nous autorisant trop souvent à ne plus avoir de mémoire puisque nous avons un portable et avons le tort de croire que celui-ci remplace celle-là. Ces images sont sans introduction, sans développement, sans conclusion, elles sont en soi début et fin, finalité. Elles disent j’étais là, elle montre c’était ainsi. Sorties de leur contexte, elles perdent leur histoire, leur géographie, quittent le statut du réel pour celui de fictions. Elles sont au delà de l’instant passé, elles lui survivent, elles sont la vie contre la mort. Elles sont ce que nous décidons de faire vivre.